Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/18

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HENRI, souriant.

Ma foi, non, monsieur, je n’ai pas du tout cet honneur-là.

DUBUISSON.

Je voulais dire… c’est égal. C’est moi qui suis Dubuisson le banquier.

HENRI, saluant et lui montrant un siége.

Monsieur… (À part.) Je le prenais pour un huissier. (Haut.) Pardon, monsieur Dubuisson, si je n’ai pas salué tout d’abord mon voisin de campagne ; mais j’habite si peu la province… et, d’ailleurs, vous êtes nouvellement établi dans cette ville, je crois ?

DUBUISSON, s’asseyant.

Deux ans, pas plus, et je sais que vous restez à Paris. Ma femme y passe les hivers.

HENRI.

Je sais cela. On m’a parlé de bals qu’elle a donnés…

DUBUISSON.

Oui, elle prétend marier notre fille dans le beau monde ; c’est une paysanne parvenue, comme moi, ma femme !

HENRI.

Il paraît qu’elle fait cas des titres.

DUBUISSON.

Oui, ça l’amuse.

HENRI.

Attendez donc !… on m’a parlé du mariage de mademoiselle votre fille avec un Portugais de haute race, un certain duc de Belver.

DUBUISSON, ricanant.

Un de vos amis ?

HENRI.

Non pas ! bien au contraire !

DUBUISSON.

Je sais ça.

HENRI.

Ah !