Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/215

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OLIVIER.

J’ai donné ces raisons pour vous en épargner de pires. Puisque vous m’y forcez, je dirai tout. Vous m’avez menacé, vous avez voulu attenter à ma vie !

JACQUES.

Cela est faux, messire ; c’est le contraire qui a eu lieu.

LE DUC, bas, à Jacques.

Attendez, mon ami ; je veux éprouver ces deux frères. (Haut.) Parlez, Olivier.

OLIVIER, à Roland.

Nierez-vous que vous ayez porté la main sur moi et tenté de m’étrangler ?

JACQUES.

Non, messire : il n’a fait que se défendre, et il vous a pardonné. (Au duc) J’étais présent.

LE DUC, à Olivier, montrant Jacques.

Olivier, vous êtes accusé par une personne digne de foi. Je vous condamne !

ROLAND.

Non monseigneur, ne vous mêlez pas de cela, je saurai bien me défendre moi-même de son aversion.

LE DUC.

Mais moi, monsieur, je suis souverain et justicier, à cette heure. (À ses gens.) Emparez-vous de lui (Il montre Olivier), et qu’il soit précipité du haut de cette roche.

ROLAND, s’élançant.

Ô ciel ! arrêtez ! il est mon frère !

CHARLES, sortant du groupe qui accompagnait Olivier à son entrée, et qui l’abandonne avec empressement aux gens du duc.

Moi aussi, je rendrai témoignage contre lui. Il voulait me payer votre mort !

ROLAND.

Ah ! ne voyez-vous pas que vous serez cause de la sienne ? Tais-toi, tais-toi, Charles ! Rétractez-vous, Jacques !