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Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/271

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ANNA, se jetant à ses pieds.

Oh ! madame ! ayez pitié de moi ! je ne suis coupable de rien.

MARGUERITE.

Je le sais.

ANNA.

Et je n’ai pas mérité que vous me méprisiez ?

MARGUERITE.

Je le vois, relevez-vous ! Votre conscience vous a avertie, vous ne devez pas aller chez la nourrice de Cyprien.

ANNA.

Il manquerait donc à sa parole ?

MARGUERITE.

Malgré lui.

ANNA.

Oh ! mon Dieu, je vois bien que je ne dois jamais le revoir !

MARGUERITE.

Vous pleurez ! vous l’aimez donc ?

ANNA.

Moi ?

MARGUERITE.

Oh ! vous pouvez me le dire ! ce n’est pas moi qui vous tromperai, je ne lui permettrai pas de vous aimer.

ANNA.

Eh bien, tenez… envoyez-moi bien loin, madame ! je me croyais sûre de ma raison ; mais tout ce que je vois, tout ce que j’entends aujourd’hui… Je ne sais plus rien de moi-même, je ne sais de quoi j’ai peur… Faites-moi sortir d’ici sans qu’on sache où je vais… c’est tout ce que je vous demande.

MARGUERITE.

Anna, avez-vous du courage ?

ANNA.

Dieu m’en donnera ! Que faut-il faire ?

MARGUERITE.

Entrer au couvent ; ça vous effraye ?