Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/287

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MARGUERITE.

N’avez-vous pas dit quelquefois qu’on n’était pas plus heureux avec une femme riche ?

DES AUBIERS, vivement.

Je n’ai pas dit ça pour toi !…

MARGUERITE.

Je le sais bien ! mais, enfin, c’est votre opinion… en général…

CYPRIEN.

C’est ton opinion, mon père !

DES AUBIERS.

C’est possible ; mais, pour songer au mariage, tu es beaucoup trop jeune.

MARGUERITE.

Oh ! ce ne serait pas encore là l’obstacle ! « À vingt ans ou à trente-cinq, c’est toujours le mariage ; avec l’amour, on a la tempête ; avec la raison, l’ennui… et je crois que la tempête vaut encore mieux pour la jeunesse. »

DES AUBIERS.

J’ai dit ça, moi ! quand donc ?

CYPRIEN.

Il n’y a pas plus de deux heures !

DES AUBIERS, fâché.

Eh bien, si je l’ai dit, je plaisantais ! (À part.) Ah çà ! elle a donc un démon familier ?

CYPRIEN, bas.

Ô ma mère ! si vous vouliez…

MARGUERITE, bas.

Non ! je ne veux pas, mon fils !

DES AUBIERS, avec humeur, se levant.

Moi, je vois bien que…

MARGUERITE, se levant.

Tu vois que… ?

DES AUBIERS, bas, à Marguerite.

Je vois que vous écoutez fort bien aux portes, et que vous