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Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/338

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URBAIN.

Le courage.

LE DUC.

En as-tu donc besoin ?

URBAIN.

J’en ai plus besoin que toi.

LE DUC.

Tu as un chagrin ?

URBAIN.

Pis que cela, j’ai une faute, presque un crime dans ma vie. Ce n’est donc pas à moi de t’accuser.

LE DUC.

Qu’est-ce que c’est ? peux-tu me le dire ?

URBAIN.

Je veux te le dire, pour te montrer que tu peux encore faire du bien, ne fût-ce qu’à moi qui vis sans ami, le cœur trop plein et trop fermé.

LE DUC.

Ah ! Urbain, va, dis ! mon cœur à moi est épuré depuis un instant et peut recevoir tes douleurs. Quel malheur t’a frappé ?

URBAIN.

Un malheur bien simple. J’ai aimé.

LE DUC.

Je m’en doutais ; mais tu étais aimé ?

URBAIN.

Non.

LE DUC.

Comment, non ?

URBAIN.

C’était une femme mariée qui ne me voyait qu’à travers un remords.

LE DUC.

C’est comme ça que les femmes mariées doivent aimer. Autrement, on n’en saurait que faire ! Et tu la prenais au sérieux ?