Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/376

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URBAIN.

Non ! sur le cheval le plus indocile.

DIANE.

Non.

LE DUC.

Sur une mule empanachée, et ferrée d’argent. C’est joli, ça.

DIANE, riant et se souvenant.

Non ! il y a mieux que ça !

LE DUC, se ressouvenant.

C’est vrai qu’il y a mieux que ça.

DIANE.

Quoi ? Voyons, dites !

LE DUC.

Il y a le plus fier, le plus élégant, le plus capricieux des animaux de la création... héraldique ! Il y a...

DIANE.

Allons donc !

LE DUC.

La licorne blanche !

DIANE, se levant vivement.

Vous êtes le duc d’Aléria !

LE DUC.

Pourquoi ?

DIANE.

Vous êtes venu jadis à notre vieux château de Saintrailles. Il y avait des licornes blanches énormes... en tapisserie. Et moi, je voulais une licorne vivante ; on me disait que ça n’existait pas ; mais vous, vous me promettiez de m’en trouver une : je l’attends toujours !

LE DUC.

Je vas vous la chercher.

DIANE.

Où donc ?

LE DUC.

À deux pas d’ici !