Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/392

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URBAIN.

Eh bien… prenons-en notre parti. Faisons chacun notre petit sacrifice et rions-en ! Ma mère est calme ; mademoiselle de Saint-Geneix se résigne à être son factotum ; moi, j’ai un surcroît d’occupations, cela m’est bon ; toi…

LE DUC.

Oui, moi, je vous regarderai, quand je devrais vous épargner de la peine ! Voyons, donnez-moi quelque chose à faire. (Caroline remonte au fond à gauche. — Urbain se jette sur le canapé.) Mademoiselle de Saint-Geneix, employez-moi donc.

Il remonte près d’elle.
CAROLINE.

Voulez-vous me dire si l’édition du dictionnaire de Bayle est complète ? Là ! sur le sixième rayon du haut ; comptez les volumes.

LE DUC, montant sur sa chaise.

C’est bien haut, ça doit être complet. (Il compte.) Vingt-trois volumes ! (Il descend.) Hein ! je ne suis pas long, moi ?

CAROLINE, riant.

Oh ! c’est trop complet !

LE DUC, remontant sur sa chaise.

Tiens, c’est vrai, il n’y en a que seize. J’ai compté deux ouvrages pour un. C’est la faute de la reliure. (Il descend.) Joli début !… Et puis ?…

URBAIN.

Inutile ! reste donc tranquille.

LE DUC.

Je ne suis bon à rien, alors ?

CAROLINE.

Si fait. Vous êtes chargé, vous, de rendre votre mère gaie, de la maintenir courageuse et, comme cela se reflète sur tout le monde, c’est donc très-bon et très-utile.

LE DUC.

Parlez, parlez encore…

CAROLINE, s’asseyant au bureau.

C’est tout.