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Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/408

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ait le droit de vouloir épouser un garçon charmant, vertueux et noblement ruiné, tel enfin que le marquis de Villemer ? Répondez !

CAROLINE.

J’approuve mademoiselle de Saintrailles et je l’estime d’autant plus pour cela.

DIANE.

Vrai ? bien vrai ?

CAROLINE.

Aussi vrai que je vous aime.

DIANE, au duc.

Alors, continuez, dites votre opinion aussi.

LE DUC.

Je continue, et mon opinion est que, lorsque, par modestie, par fierté peut-être, le jeune homme ruiné se fait un peu prier, c’est à la jeune fille riche d’insister et de vaincre.

CAROLINE.

Et, pour cela, que puis-je faire ?

LE DUC.

Le voici. J’ai fait prier Urbain d’aller trouver M. de Dunières au salon ; il va passer par ici, vous le retenez sous un prétexte, et, moi, j’en trouve un autre pour vous emmener, afin que, restés seuls, mademoiselle et lui, ils puissent enfin s’expliquer franchement.

CAROLINE.

Eh bien, rien de plus simple : nous allons dire que…

LE DUC.

Qu’est-ce que vous avez donc ?

CAROLINE.

Moi ? Je n’ai rien.

LE DUC.

Si fait ! vous êtes pâle.

DIANE.

Et elle a les mains glacées !