Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/444

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LA MARQUISE.

Grand enfant !

LE DUC.

Chère maman, en nous voyant tous les deux à vos pieds, vous devinez bien, n’est-ce pas, que nous avons quelque chose d’énorme à vous confesser ?

LA MARQUISE, regardant Urbain.

Tous les deux ?

LE DUC.

Oui, moi d’abord. Avant-hier… hier encore, j’étais amoureux, oh ! mais amoureux sérieusement, de mademoiselle de Saint-Geneix, et j’étais tout prêt à vous demander la permission de le lui dire.

LA MARQUISE.

Allons donc ! mais vous ne le lui avez pas dit ?

LE DUC.

Peut-être que si, un peu ; mais elle n’a pas compris et ça revient au même.

LA MARQUISE.

Après ?

LE DUC.

Après… c’est-à-dire avant, bien longtemps auparavant, car cela a commencé le jour où Caroline est entrée chez nous, monsieur mon frère que voilà, qui ne dit rien, et qui vous prend la main, était, comme moi… qu’est-ce que je dis ! beaucoup plus que moi, amoureux d’elle.

LA MARQUISE.

Hein ! vous dites ?…

LE DUC.

Je dis que, depuis le jour où Caroline…

LA MARQUISE.

Vous, Urbain ?

URBAIN.

Oui, ma mère.

LE DUC.

Que voulez-vous ! ça ne pouvait pas être autrement. Vous