avoir vaincu ma fierté, on me fait comparaître devant un tribunal, on m’interroge, on m’interprète, on scrute les pensées qu’on m’attribue, et l’on me jette à la tête de celui dont on me suppose éprise ! et cela, parce qu’on ne daigne pas supposer que je puisse avoir un service à rendre en secret, un devoir à remplir, un chagrin à épargner ! (Fondant en larmes.) C’était pourtant bien simple à se dire. Ah ! gardez vos réparations et rendez-moi ma liberté. Je ne demande pas que l’on me dédommage et que l’on me console ; je demande que l’on m’oublie.
Ah ! si votre orgueil est légitime, il est impitoyable… Je le disais bien, qu’on ne pouvait pas m’aimer.
Mon Dieu !
Mademoiselle de Saint-Geneix, vous avez raison contre moi ; j’ai oublié que le malheur noblement accepté est le premier des titres au respect. Ne me pardonnez donc pas. Mais voyez le désespoir de mon fils, et soyez grande ! Sacrifiez-lui votre fierté !… Voyons, Urbain, elle veut que je me mette à genoux ? Aidez-moi, mon fils !
Non !
Oh ! ma mère, pas cela ; vous ne la connaissez pas.
Caroline ! ma fille, je t’en prie.
Oh ! ma mère !
Oh ! mon Dieu !