Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/194

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DURAND.

Tiens, sais-tu ? tu as le cerveau fêlé, voilà ta maladie.

COQUERET.

Oui, monsieur, justement ; c’est ça.

DURAND.

Tâche de guérir, ou tu ne seras plus bon à rien. Allons, va me chercher mon café… et mon journal ; dépêche-toi !

COQUERET, à part.

Je n’oserai jamais !… Faut que je trouve une idée ! (il sort.)


Scène XI

DURAND, seul.

On se donne bien de la peine pour trouver le bonheur, on le cherche toujours où il n’est pas. Ah ! les philosophes ont très-bien qualifié nos vaines convoitises en les appelant l’amour des faux biens ! C’est très-profond, ce mot si vulgaire ! Certes, il y a quelque chose de menteur et de factice dans les satisfactions que donnent la fortune, l’ambition, la vanité. Quel besoin l’homme sage et bien portant a-t-il de ce luxe énervant des villes, de ces spectacles frivoles, de ces amours où le cœur n’est pour rien ? La plus simple fleur des champs…


Scène XII

DURAND, COQUERET.
COQUERET.

Monsieur, voilà votre café avec une lettre pour vous. (Pendant que Durand ouvre la lettre, à part.) J’ai trouvé mon idée, et elle est fameuse, celle-là ! Si ça ne réussit pas, ma foi ! j’aurai du malheur ! (Il s’éloigne un peu.)

DURAND, à part, ouvrant la lettre.

Ah ! c’est de mon voisin ! Est-ce un cartel qu’il m’envoie, ce vieillard terrible ? (Lisant.) « Je devrais n’avoir jamais au-