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ERGASTE. à Marielle, qui veut prendre des paquets.

Ne te fatigué point à cela ; j’aurai soin de tout, (Il emporte le reste des paquets avei Desœillets).


Scène VII

MARIELLE, seul, prenant machinalement son manteau et son châpeau pour partir.

Ma pauvre sœur ! Elle est vieille, en effet, et bien infirme ! J’ai grand regret à la quitter, cette fois-ci… Jamais, à l’heure d’un départ, je ne me sentis si triste !… Que va faire cette demoiselle, toute délaissée en la vie, sans fortune, sans amis ?… J’aurais bien voulu lui offrir… mais je n’ai point osé. J’ai eu grand tort, ma sœur lui aurait fait accepter mes offres… Mais, j’y songe ! pourquoi ma sœur ne lui ferait-elle point accroire qu’elle lui veut prêter de l’argent pour lui rendre sa liberté ? Ma sœur est sincèrement pieuse, mais non pas bigote, elle me secondera… Oui, je vas écrire, je vas envoyer une somme…


Scène VIII

MARIELLE, SYLVIE.
MARIELLE, tressaillant.

Vous ici, mademoiselle ? Seule ?

SYLVIE.

J’ai rencontré ici près une de nos converses qui s’est chargée de reconduire sœur Colette. Moi, j’ai pris prétexte d’une commission dans la ville et j’accours. Oh ! que j’ai tremblé d’arriver trop tard ! Monsieur Marielle, vous ne connaissez point toute la rigueur de mon sort. Un puissant seigneur… le… à quoi bon vous le nommer ? harcèle et offense mon