Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/349

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MARIELLE, stupéfait.

De qui parlez-vous ?

DEPŒILLETS.

Oh ! je crois que j’extravague. C’est le signor Fabio qui en est cause.

MARIELLE.

Comment ! Expliquez-vous ?

DESŒILLETS.

Mon Dieu ! ne le blâmez point. À cet âge-là, on est sujet à des abstractions d’esprit… De certaines paroles vous échapent… On n’est point le maître de celer un secret.

MARIELLE.

Un secret !

DESŒILLETS.

Hélas ! monsieur, un secret tombé par mégarde dans l’oreille de votre plus dévoué serviteur est en lieu de sûreté.

MARIELLE.

Monsieur le régisseur… monsieur le factotum ! Je n’aime point qu’on se mêle malgré moi de mes affaires. Parlez, je le veux. Qu’alliez-vous dire ?

DESŒILLETS.

Vous me voyez au désespoir de vous avoir déplu. Je ne sais rien, en vérité !

MARIELLE, avec force.

Parlerez-vous ?

DESŒILLETS.

Ce n’est point ma faute si ce jeune Fabio m’a dit que vous étiez marié avec mademoiselle de Varennes.

MARIELLE.

Qui lui a dit cela ?

DESŒILLETS.

C’est madame elle-même… Sans doute avec l’agrément de monsieur ?

MARIELLE.

Mademoiselle Sylvia s’est voulu moquer de Fabio, ou Fabio s’est moqué de vous.