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Scène XXII

FLORIMOND, MARIELLE, appuyé sur ERGASTE.
ERGASTE.

Es-tu blessé, mon Dieu ?

MARIELLE.

Non pas que je sache ; un coup, seulement ! (Il porte la main à son crâne.) Je souffre un peu. Donne-moi un verre d’eau… Le public y a pris garde malgré moi. Je m’étonne de cette maladresse de Fabio. Il est bien troublé, aujourd’hui.

FLORIMOND.

Oui, fort troublé, mais d’une mauvaise passion, et ce qu’il a fait là n’est point d’un homme de bien.

ERGASTE.

Et toi, ce que tu fais entendre là, n’est point d’un esprit généreux.

FORIMOND.

C’est-à-dire que je suis un fort méchant homme, pour avoir vu Fabio tourner sa fureur contre le maître, dont il est jaloux de plus d’une manière… Je m’entends !

MARIELLE.

Oh ! je t’en prie, Florimond ! retiens ta langue cruelle ! Tu me fais grand mal. Tu n’as rien vu, tu n’as rien dit, je ne suis point tombé. (Portant la main à son crâne.) Oh ! plutôt croire que je rêve cette souffrance que d’accuser Fabio d’avoir voulu tuer son père !

FLORIMOND.

À votre aise ! Mais je vous conseille de retirer ces scènes-là du répertoire, ou de me mettre en votre place pour les jouer avec lui.

ERGASTE.

Allons, Florimond, c’est assez, ou je me fâcherai, enfin, moi-même.