Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/55

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LE FAUX BERNARD, appelé par les signes du Drac.

Serrez ça d’abord… Ça me fatigue à porter et faut pas que ça traîne. (On frappe à la porte d’en haut.)

ANDRÉ.

N’ouvre pas ! c’est pas la peine qu’on sache… Et puis je ne prends rien en garde sans compter.

LE FAUX BERNARD.

Comptez, comptez ! (Au Drac.) Partons ! (Il sort avec le Drac par le fond. Pendant qu’André compte l’argent, le vrai Bernard frappe encore à la porte d’en haut. André, absorbé, compte les paquets entre ses dents. Bernard entre.)


Scène XI

ANDRÉ, LE VRAI BERNARD.
ANDRÉ, sans se retourner.

Ouvre pas, je te dis !

BERNARD, ému.

Mais c’est moi, patron !

ANDRÉ.

Je le sais bien que c’est toi ; mais là-haut ? dehors ?

BERNARD.

Je n’ai vu personne !

ANDRÉ.

Tiens, je croyais !… Trente…

BERNARD.

Ah ! patron, quel bonheur que mon capitaine m’ait permis…

ANDRÉ, brusquement.

Ne me parle pas, tu me feras tromper ! Je disais trente… Qu’est ce que je disais ?

BERNARD, étonné.

Vous disiez trente… Après ?

ANDRÉ.

C’est ça, trente-deux… Je vas toujours ! trente-quatre. (Il continue entre ses dents.)