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Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/263

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III

Humilié de n’avoir rien su tirer de lui-même pour conquérir au moins l’indépendance au sein de la civilisation, il était revenu au bercail, acceptant avec satisfaction le premier devoir sérieux qui s’offrait à lui, celui de consoler et soutenir la vieillesse de sa mère. Avant tout, il avait voulu la mettre à l’abri des privations qu’il avait endurées. Il fallait bien peu à la bonne femme pour se nourrir et se vêtir, mais le logis délabré qu’elle occupait depuis cinquante ans menaçait sa santé. Pierre fit réparer et agrandir la maison, ce fut l’emploi principal d’une sacoche de vieux écus trouvée dans le secrétaire paternel.

Dolmor — tel était le nom (peut-être d’origine druidique) de la propriété — pouvait bien valoir cinquante mille francs. Avec le revenu d’un si mince capital, un petit ménage de campagne pouvait vivre à cette époque dans une