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Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/291

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— Très-honorable et sur laquelle tu pourras te bien renseigner. Elle est du pays et l’a quitté il y a une dizaine d’années.

— Est-ce que ce ne serait pas un fils Gaucher dont vous me parlez ?

— Je ne comptais pas le nommer avant d’avoir ton assentiment à la présentation ; mais puisque tu devines si bien…

— Je ne me rappelle pas bien… dit Marianne pensive ; ils sont deux ou trois !

— Ils sont deux. C’est le plus jeune qui aspire à ta main.

— Il aspire… Je me le rappelle très-confusément. C’était un enfant. Il ne doit plus se souvenir du tout de moi. Il a donc besoin de mon petit avoir ?

— Il n’aspire pas précisément, c’est son père,… Mais, tiens, j’ai la lettre ; puisque tu sais tout, tu peux la lire.

Marianne s’arrêta pour lire la lettre du père Gaucher. Elle le fit avec sa tranquillité habituelle. André observait son visage, qui eut un imperceptible sourire à deux ou trois passages où le commerçant traduisait la question du mariage avec une crudité ingénue ; mais elle ne s’étonna ni ne se fâcha, et rendit la lettre à Pierre en lui disant :

— Eh bien, laissez-le venir, mon parrain, on verra !