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LE BOUDDHISME AU TIBET

atteint l’élévation de 19 699 pieds, mes frères ont trouvé un Lapcha. Leurs compagnons bouddhistes étaient toujours très empressés à ajouter de nouveaux drapeaux partout où ils passaient, ou d’élever un Lapcha en faisant un grand monceau de pierres au milieu duquel ils plantaient un de leurs bâtons de montagne, qu’ils décoraient alors de pavillons faits avec les mouchoirs de mes frères, avec leurs sacs à provisions et avec des pièces de leurs vêtements. Quand chacun avait contribué pour sa part au Derchok, ils se promenaient solennellement tout autour, en murmurant des prières.


CHAPITRE XIV


représentations de divinités bouddhiques

Divinités représentées. — Méthodes pour exécuter les objets sacrés. — Dessins et peintures. Statues et bas-reliefs. — Types caractéristiques. — Attitude générale du corps et position des doigts. — Bouddhas. — Bôdhisattvas. — Prêtres anciens et modernes. — Dragsheds. — Indications tirées des mesures

Nous savons par les anciennes légendes que, déjà dans les premiers temps du bouddhisme, les reliques et les images du Bouddha étaient très respectées ; les livres religieux commandent de les adorer ainsi que les monuments dans lesquels les reliques sont déposées ; nous voyons aussi que les images envoyées à des personnages royaux, sur leur demande, étaient d’abord ornées de l’inscription du dogme sacré « Ye Dharma » etc. et autres formules du même genre, afin de faire connaître à ces souverains les doctrines du bouddhisme[1]. Tels étaient les premiers objets du culte ; la manière de les honorer était aussi très simple ; on se prosternait devant les images du Bouddha, on leur offrait des fleurs et des parfums, on récitait des prières et des hymnes pour leur glorification. La même simplicité de rite domina jusqu’au septième siècle de notre ère, ainsi que l’indique Hiouen-Thsang, bien que le nombre des objets de culte et d’adoration eût augmenté ; car il rapporte que les principaux disciples de Sâkyamouni étaient alors adorés, ainsi que les Bôdhisattvas qui

  1. Burnouf, Introduction, pp. 347-351. Schmidt, Grundlchren, Mémoire de l’Académie de Saint-Pétersbourg, vol. I, p. 333. Voyez, planche I, les textes sanscrits et tibétains.