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essai sur le libre arbitre

peut encore être rappelé avec avantage ici :

arcas. Car tu n'as pas fait cas de mon fidèle conseil.
iphigénie. Ce que j’ai pu faire, je l’ai fait volontiers.
arcas. Il est temps encore de changer d’avis.
iphigénie. Cela n’est plus en notre pouvoir[1].

Terminons en citant un passage célèbre du Wallenstein de Schiller, où notre vérité fondamentale se trouve également exprimée avec éclat[2] :

« Les actions et les pensées humaines, sachez-le,
Ne sont pas semblables aux vagues de la mer emportées par un mouvement aveugle.
L’intérieur de l’homme, image abrégée du monde extérieur, est
La source profonde d’où elles jaillissent éternellement.
Elles se produisent nécessairement, comme le fruit de l’arbre.
Et les jeux du hasard ne sauraient les changer.
Quand j’ai étudié les parties les plus intimes de l’homme
Je connais aussi et ses volontés et ses actions. »

  1. Acte IV, scène 2. — Trad, de X. Marmier, Charpentier, 1858.
  2. Wallenstein, acte II, scène III, (Traduction de M. Oscar Falateuf, sauf quelques changements.) Cette tirade, dans Schiller, vient immédiatement à la suite des trois vers cités, p. 172.