que part ailleurs sous forme de connaissance dérivée. Pour cette raison, je serais disposé à distinguer cette vérité de toutes les autres et à l’appeler la vérité philosophique κατ’ εξοχην (par excellence). (W. W. V. vol. I, § 18.)
Du premier jusqu’au dernier, tous les philosophes qui m’ont précédé ont placé l’essence propre de l’homme, sa véritable substance, dans la conscience connaissante, c’est-à-dire qu’ils ont conçu et représenté le moi — ou, très fréquemment, l’hypostase transcendante de ce moi appelée âme — comme étant avant tout et essentiellement une chose connaissante, voire même pensante, et en suite de cela seulement, de façon secondaire et dérivée, une chose voulante. Là est l’erreur primordiale et générale, l’énorme πρωτον ψευδος, le fondamental ὑστερον προτερον, dont il importe avant tout de se débarrasser, pour voir clairement les choses comme elles sont. Le fait surprenant que tous les philosophes se soient trompés, qu’ils aient même pensé exactement au rebours de la vérité sur ce point capital, s’explique en partie par le dessein qu’ils nourrissaient tous, en particu-