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Page:Sextus Aurelius Victor - Origine du peuple romain, trad Dubois, 1846.djvu/274

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XXXVI. Tacite et Florien.

Enfin, six mois environ après la mort d’Aurélien, le sénat choisit pour empereur Tacite, personnage consulaire, et qui était la douceur même; ce fut une joie presque universelle de voir la fierté farouche du soldat laisser reprendre aux patriciens le droit d’élire un prince. Cependant cette joie dura peu, et se termina par un événement inouï. Tacite mourut subitement à Tyane, le septième mois de son règne; mais déjà il avait puni du dernier supplice les auteurs du meurtre d’Aurélien, et surtout Mucaper, un des chefs de l’armée, qui avait porté le coup mortel. Alors Florien, frère de Tacite, s’était emparé de l’empire, sans attendre l’assentiment des sénateurs ou des légions.

XXXVII. Probus.

Après un ou deux mois à peine d’une domination précaire, Florien est massacré, près de Tarse, par son armée, qui reçoit ensuite de l’Illyrie la nouvelle de l’avènement de Probus, capitaine très habile dans la science de la guerre, et presque un autre Hannibal dans l’art d’exercer les troupes et d’endurcir la jeunesse à toute espèce de travaux. En effet, à l’exemple du Carthaginois, qui avait employé ses légions à planter des oliviers dans presque toute l’Afrique, pour empêcher leur oisiveté de devenir funeste à la république et à leurs généraux, Probus remplit de vignes, plantées par ses soldats, la Gaule, les Pannonies et les collines des Mésiens : mais avant tout, il avait brisé les efforts des nations barbares, qui, profitant de la mort de nos princes, assassinés par le crime de leurs sujets, avaient fait invasion dans l’empire. En même temps, il détruisait avec leur aride Saturninus en Orient, et Bonose à Cologne : car tous deux, avec l’aide des légions qu’ils commandaient, avaient essayé