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Page:Sextus Aurelius Victor - Origine du peuple romain, trad Dubois, 1846.djvu/302

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l’avenir bouleverser l’État; c’est ce que plusieurs prodiges révélèrent : car, la nuit même qui suivit le jour de sa nomination impériale, la voûte du ciel parut longtemps comme embrasée. Environ deux ans après, Constantin créa césar, à la vive satisfaction de l’armée, le fils de son frère, qui portait, comme son père, le nom de Dalmace. Puis, la trente-deuxième année de son règne, après avoir gouverné le, monde entier pendant treize ans, à l’âge de soixante-deux ans et plus, il marchait contre les Perses, dont il venait d’apprendre les incursions sur le territoire de l’empire, lorsqu’il mourut près de Nicomédie, dans une campagne appelée Achyrona. L’astre qu’on nomme chevelu, et qui est si fatal aux royaumes, avait été le signe avant-coureur de sa fin. Sa dépouille mortelle fut transportée dans la ville qu’il avait appelée de son nom. Sa perte excita les regrets amers du peuple romain; car ses victoires, ses lois, et la douceur de son gouvernement l’avaient, en quelque sorte, rendu aux yeux de tous le fondateur d’une Rome nouvelle. Il fit construire un pont sur le Danube; il établit des camps et des forteresses dans les postes les plus avantageux. Les villes de Tripoli et Nicée lui durent la suppression de l’impôt annuel d’huile et de froment, qui les grevait d’une manière impitoyable. Dans le principe, ce n’était qu’un don gratuit offert par les anciens habitants de Tripoli à l’empereur Sévère, leur compatriote mais la mauvaise foi des successeurs de ce prince avait fait d’un présent bénévole une taxe ruineuse pour les descendants des Tripolitains. Quant aux habitants de Nicée, Marcus Bojonius leur avait infligé cette amende pour les punir d’avoir ignoré qu’Hipparque, astronome d’un brillant génie, était né parmi eux. Constantin réprima très sévèrement aussi les vexations du fisc; en un mot, par toutes ses actions, il aurait mérité