Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ploi productif on pourra faire d’un capital surabondant. De la même manière, l’augmentation de production qui en résulte est un avantage si elle est excitée par la demande, et si elle ne fait que correspondre à une augmentation de consommation ; mais elle est une cause de souffrance générale, si elle n’est déterminée que par l’accroissement des capitaux et non par celui des revenus, si elle donne seulement à l’inventeur un moyen de faire la guerre à ses confrères, et de leur enlever leurs pratiques.

Au renouvellement des arts et de la civilisation, il se présenta tant d’ouvrage à faire et si peu de bras ; l’oppression avait tellement réduit la classe pauvre ; il restait tant de terres incultes dans les champs, tant de métiers abandonnés dans les villes, et les souverains réclamaient tant de soldats pour la guerre, qu’il semblait qu’on ne pouvait jamais assez épargner la main-d’œuvre, et que tout artisan renvoyé d’un métier, en trouverait toujours dix autres qui s’offriraient à lui. Les circonstances ne sont plus les mêmes aujourd’hui, et le travail ne suffit plus aux travailleurs. Nous en avons déjà indiqué quelques causes, et nous en verrons d’autres encore ; en attendant, personne ne contestera sans doute qu’il n’y a de l’avantage à substituer une machine à un