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LES UNIVERSITÉS DE SICILE : CATANE

dizaine de leçons, le sujet suivant : les auteurs de lettres ; — de la structure de la lettre ; — le calendrier ; — la vie de Cicéron et ses lettres ; — l’état politique pendant les années 57-56 avant J..C. ; — Pline le Jeune et ses lettres. Le reste du temps fut employé à la lecture des lettres de Cicéron, avec considérations sur l’histoire du texte, la critique du texte, la chronologie, la syntaxe, le style. En 1893-1894, il a traité de l’éloquence et de la rhétorique romaines ; en 1894-1895, de la métrique des lyriques romains, avec lecture de Catulle et d’Horace. En 1895-1896 : Plaute et Térence ; histoire de la comédie romaine ; métrique des comiques. En 1896-1897 : littérature romaine de l’âge d’argent ; lecture de Juvénal et de Martial. En 1897-1898 : lecture de Lucrèce et explications sur le latin archaïque ; structure de l’Énéide de Virgile.

J’ai assisté au cours de M. Sabbadini : une cinquantaine d’étudiants, dont quatre jeunes filles à une table séparée. Explication de l’Énéide, livre VI Un étudiant lit quelques vers et traduit ; le professeur reprend mot par mot, explique, fait des remarques grammaticales et métriques, recherche la meilleure traduction, note les contradictions de Virgile et en prend occasion pour des considérations très nettes et de portée très large sur la constitution et la composition de l’Énéide. Les étudiants semblent avoir beaucoup de respect pour le professeur. De son côté, M. Sabbadini est content d’eux. Il sait bien qu’ils viennent du lycée mal préparés, qu’ils ne trouvent pas à Catane toutes les facilités de travail nécessaires (la bibliothèque universitaire est très pauvre et n’a même pas les éditions Teubner), et qu’en général ils ne tirent pas grand profit du cours universitaire ; mais quelques-uns au moins réussissent à force de bonne volonté. Le nombre des thèses latines a crû beaucoup pendant les dernières années. Plusieurs portent sur l’humanisme, d’autres sur les auteurs chrétiens ; en ce moment un étudiant prépare une étude littéraire sur les lettres de saint Jérôme, un autre sur saint Paulin de Nole ; un autre examine la grammaire de saint Cyprien et un autre s’occupe d’un travail littéraire et grammatical sur Juvencus Parmi les thèses des deux dernières années, voici celles que M Sabbadini juge dignes d’être signalées : Le numerus dans les œuvres de Minucius Félix et d’autres auteurs chrétiens ; — Térence dans l’antiquité et au moyen âge ; — Prosodie et métrique des épigraphes latines publiées par Büchler ; — Le datif-génitif en latin ( « Æneae solvuntur frigore membra » ) ; — Les propositions relatives chez Lactance.

E. Haguenin.