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Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/34

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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

Les ministres qui se sont suivis, MM. Poni et Marzescu, ont été poussés par le même courant que leurs prédécesseurs et ils ont médité des projets de loi, cherchant par tous les moyens à bien savoir si les nouveaux projets répondaient aux exigences de la civilisation moderne et à celles du pays. Des commissions ont été nommées à cet effet et composées de manière à ce que tout le corps professionnel pût donner son avis.

C’est M. Spiru Haret, professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Bucuresci, le ministre actuel de l’Instruction publique qui a eu la chance, vraiment enviable, de réaliser par un projet de loi, l’organisation de l’enseignement secondaire et universitaire, organisation vers laquelle ont aspiré tant d’hommes d’élite. Profitant de tout ce qui a été fait en matière d’instruction dans le pays, utilisant tous les projets des anciens ministres, il a réussi à présenter un projet bien étudié et même trop étudié. Comme très modestement l’a répété souvent M. Haret, lors de la discussion de son projet, la loi qu’il présente n’est que la synthèse des projets antérieurement esquissés, une synthèse qui est loin d’être absente de valeur personnelle et qui a réclamé surtout un labeur inouï. M. Haret, en dehors de ces documents a cherché, comme d’ailleurs l’avaient fait quelques-uns de ses prédécesseurs, en demandant l’opinion de tous les professeurs, à se rendre bien compte, de ce que le pays voulait, de sorte que même à ce point de vue le projet ne pouvait être mieux documenté.

Toutes les conditions que nous venons d’énumérer ont fait du projet de M. Haret, un sorte de projet quasi-national et la preuve c’est que même une partie de l’opposition a voté pour la prise en considération[1]. Néanmoins il y a des petites choses, qui quoique bonnes en principes sont loin de correspondre à une pratique immédiate, il y a aussi des calculs mal faits, mais ce n’est que d’après son ensemble qu’un projet d’une pareille importance peut être jugé[2].

  1. La Chambre des députés a voté cette loi dans la séance du 18 février 1898 et elle a été adoptée avec une majorité de 107 voix contre 6 ; un mois après le Sénat l’a adoptée avec une assez grande majorité.
  2. Pour plus de détails concernant l’historique du développement de l’enseignement en Roumanie voir l’important travail de M. V. A. Urechia, l’éminent collaborateur de cette revue, « Istoria Scoalelor de la 1800 la 1864. » (Histoire des écoles de 1800 jusqu’à 1864). Bucuresci, 1894, 3 vol. ; de même que l’important rapport, qui a précédé le projet de loi à la Chambre dû à M. C. Dimitrescu-Jasi, professeur universitaire et un des plus compétents dans les matières de l’enseignement, rapporteur et actuellement vice-président de la Chambre. Le rapporteur de la loi au Sénat a été M. G. G. Meitani.