Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/117

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essaya de le faire comprendre, à la manière des muets, en remuant ses épaules et son pichet.

— Ceci n’est pas trop clair, dit l’ermite ; il faudrait d’abord me dire où elle est, ta diable de tête.

Alors, en secouant plus fort le grand pichet où le cidre clapotait joliment, Trémeur réussit à saisir la ficelle et fit signe à l’ermite de regarder dedans.
Nouvelle rencontre avec saint Herbot.

— Par les cornes de ma vache ! s’écria le patron du bon beurre en examinant le pichet fatal, voilà sa tête, sa tête noyée dans du cidre ! Ah ! c’est un gros péché d’ivrognerie, et cette fois, mon pauvre garçon, il n’y a que notre Saint-Père le Pape qui peut t’absoudre et te restaurer, si c’est un effet de la volonté de Dieu. En attendant, mon fils, entre ici et causons un peu.

— Vous plaisantez, mon parrain. Comment voulez-vous que je cause ? avait l’air de dire Trémeur, au moyen de contorsions pitoyables.

— Ah ! c’est juste, dit saint Herbot en riant. Alors repose-toi, mon garçon, tu partiras ensuite. À défaut de tête, je vois que