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fontaine à l’eau fraîche et limpide, et ombragée par un bouquet d’arbres. Il s’y arrêta pour se reposer un peu, manger un morceau de pain, avec une crêpe, puis poursuivre son chemin. Pendant qu’il était tout à son frugal repas, assis à l’ombre, un autre voyageur qui ne paraissait guère plus riche que lui, s’approcha aussi de la fontaine pour se désaltérer. Allanic lui offrit une crêpe ; ils entrèrent en conversation et furent bien vite amis.

— Où allez-vous ainsi, camarade ? lui dit Allanic.

— Ma foi, je vais devant moi, et je n’en sais pas plus long. Et vous ?

— Moi, je vais en France, pour chercher à gagner ma vie.

— Eh bien, voyageons de compagnie, si vous le voulez bien ?

— Je ne demande pas mieux. Quel métier exercez-vous ?

— Moi, je suis danseur, et mon nom est Fistilou.

— À merveille, car moi, je suis musicien et je me nomme Allanic.

— Mais de quel instrument jouez-vous donc ? car je ne vous en vois aucun.

— Oh ! mon instrument à moi ne coûte pas cher, et j’en trouverai à discrétion ; tenez, voilà un champ qui en est tout plein. Autant de pailles, deux ou trois fois autant d’instruments.

— Comment cela ? Vous plaisantez sans doute ?