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Tous les jours Jean, grâce à ses deux chiens, prenait à lui seul autant de gibier que les onze autres chasseurs ensemble. Aussi était-il dans les bonnes grâces de son maître. Mais ses compagnons ne l’aimaient pas ; ils étaient jaloux et ne lui voulaient aucun bien. Lorsque leur maître leur vantait son adresse :

— La belle affaire, répondaient-ils, avec des chiens comme il en a ! Si nous avions ses chiens, chacun de nous en ferait autant que lui !

Un jour, ils renfermèrent Brise-Fer et Sans-Pareil dans une des tours du château. Quand il s’agit de partir pour la chasse, Jean ne retrouva plus ses chiens. Il eut beau les siffler, les chercher partout, ce fut peine perdue.

Il lui fallut donc partir sans eux. Mais à peine fut-il entré dans la forêt, qu’il se vit entouré de toutes sortes de bêtes fauves, loups, renards, sangliers, qui montraient les dents et semblaient tout disposés à le mettre en morceaux.

— Mon Dieu ! se dit-il, je vais être dévoré par ces bétes-ci. Ah ! si j’avais eu ici Brise-Fer et Sans-Pareil !

À peine eut-il prononcé leurs noms que Brise-Fer et Sans-Pareil se trouvèrent auprès de lui. Et loups et renards et sangliers de déguerpir au plus vite, en les voyant arriver !

Ce jour-là il prit encore, comme à l’ordinaire, quantité de