Page:Souvestre, Laurens de la Barre, Luzel - Contes et légendes de Basse-Bretagne.djvu/219

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— C’est bien, je ne le ferai pas non plus, ou que je sois damné !

Et il revint alors à la maison avec la marraine, la nourrice et l’enfant.

En franchissant le seuil, il alla tout droit à son armoire, l’ouvrit et parla ainsi :

— Que désire votre petit cœur, ma chère femme ? Du pain blanc avec du rôti et de bon vin ?

Sa femme croyait qu’il plaisantait ; mais, quand elle le vit apporter sur la table des plats remplis de toutes sortes de bons mets, elle fut bien étonnée. Et tous les jours, dans la suite, il leur suffisait de souhaiter quelque chose, pour le trouver aussitôt dans l’armoire, nourriture, vêtements, argent, de sorte que les voilà devenus riches, tout d’un coup.

Le mari aussi changea de genre de vie, et il ne but plus qu’avec modération, et ils vécurent alors heureux.

Le jeune garçon avait bonne mine, et il croissait comme la fougère dans les champs. On l’envoya à l’école et il apprenait tout ce qu’il voulait. Il y avait sur sa route, pour aller à l’école, une vieille chapelle en ruines, et l’été, quand le temps était beau, les femmes du village voisin y venaient filer, à l’ombre, en chantant, et lorsque Christic passait, ses livres sous le bras, elles