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pouvoirs suffisants pour leur donner l’absolution d’un si grand péché.

Ils résolurent donc de se rendre à Rome. Quand ils y furent arrivés, ils demandèrent à se confesser au Saint-Père. Ce fut le vieillard qui entra le premier dans la confession.

— Dites-moi tous vos péchés, mon fils, sans en cacher aucun (il avait déjà reconnu son père).

— J’avais un fils, et j’ai commandé de le faire mourir.

— Dieu ! cela peut-il être vrai, mon fils ?

— Hélas ! oui, pour mon malheur, mon père.

— Mais peut-être n’est-il pas mort ; la puissance de Dieu est grande ; ayez confiance en lui. Venez encore me voir, dans mon palais, avant de quitter Rome, et je vous ferai connaître votre pénitence.

Sa mère entra alors dans le confessionnal et, après l’avoir entendue, il lui dit aussi de venir le voir, dans son palais, avant de partir.

Le lendemain, les deux vieillards se rendirent au palais du Saint-Père, tremblants et résignés à se voir imposer quelque terrible pénitence. Le Pape les reçut avec bonté. Il fit mettre sur le feu, en leur présence, un bassin rempli d’eau. Ils pensèrent qu’on devait les arroser avec de l’eau bouillante, et ils avaient grand’-