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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/123

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CHEZ LE VIEUX KNICH

faut être courageux, savoir se taire et savoir attendre. »

Elle comprenait que l’envoyé avait fait preuve de toutes ces qualités, en ne sautant pas de la voiture sur la route après qu’il avait vu l’escorte réduite à un seul soldat, cet Ivan dont il n’eût fait qu’une bouchée, et en y demeurant encore même après l’entrée dans la cour, et, ayant pris cette résolution d’être comme lui, elle n’adressa point de questions au vieux, et, sans mot dire, trottina dans la maison derrière lui.

Cette chaumière était grande. L’ameublement se composait de bancs en solide bois de chêne. Sur les murs blanchis à la chaux aussi blancs que la neige, des guirlandes d’herbes desséchées répandaient dans l’air les aromes de la flore sauvage des steppes.

Dans un coin, les images de Dieu et de ses saints étaient ornées de fleurs fraîches. Au milieu une grande table massive, aussi en bois de chêne, était couverte d’une belle nappe blanche à franges de couleur.

Le vieux Knich invita ses hôtes à s’asseoir.

« Il ne faut pas que j’oublie les rafraîchissements, dit-il. Ce sera bientôt fait, ce sera bientôt fait… »

Et le voilà qui va d’un côté et d’un autre, apporte les grands verres et descend dans la cave, monte au grenier, ouvre le garde-manger, remue pots et cou-