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MAROUSSIA.

les fleurs violettes que dans la maison de Maroussia on appelait des porte-bonheur, des fleurs de bon présage, les mêmes, absolument, que l’enfant cultivait avec amour dans le jardin de sa mère. Cette couronne avait été placée là récemment par quelque main amie, elle n’avait pu y venir toute seule. Pour Maroussia, la couronne voulait dire : « Tout va bien chez ceux que tu aimes, leur pensée te suit partout. » Pour Tchetchevik, elle signifiait : « Tes ordres ont été exécutés. »

Maroussia et son grand ami se sont compris et parlent d’autre chose. Pas un mot de la petite couronne n’est échangé entre eux. Il s’agit maintenant de Batourine.

« Est-ce grand, la ville de Batourine ? dit Maroussia.

— Oui ! mais on y trouve son chemin tout de même, » lui répond son grand ami.

Le repas est fini.

« Eh bien, Maroussia, as-tu repris tes forces ? »

Elle est déjà sur ses pieds, elle a attaché son petit sac sur ses épaules, et ses yeux, qui se fixent sur le grand ami, brillent comme des étoiles. Que lui demandent-ils ?

Avant de quitter l’endroit, le grand ami plonge son bâton à tête recourbée dans le puits et en retire la petite couronne. Elle est un peu mouillée. Il la secoue, en fait tomber toutes ses perles d’eau, et la pose sur la tête de Maroussia.