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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/228

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MAROUSSIA

— Patience, patience, dit le grand ami ; nos enfants en sauront plus long que nous un jour. Allons, Maroussia, te voilà rassurée sur les tiens.

— Ah ! dit Knich en apercevant la couronne sur la tête de l’enfant. La petite couronne avait déjà dû lui parler. Les mains de ta mère l’ont tressée, ma mignonne…

— Bon Knich, dit la petite fille, que de douces choses, la couronne et toi, vous me dites !

— Allons, allons, dit le grand ami, le calme est descendu sur l’étendue des eaux ; pas un souffle d’air, une promenade en barque serait fort de mon goût. »

Il avait à peine parlé, qu’un cri de mouette, pareil à ceux qu’on avait entendus déjà, partit du milieu même des broussailles grisonnantes qui formaient la barbe du bonhomme de fermier.

Un cri semblable lui répondit du rivage.

« Ah ! dit Tchetchevik, tu vois, Maroussia, c’est le mari qui répond.

— Je comprends, je comprends, dit la fillette, les mouettes sur le bord de ces eaux sont très-fines, bien que toutes ne soient pas ailées. »

Knich avait poussé sa barque sur l’eau.

« Prends place ici, fillette, » dit-il en tendant le bras à Maroussia. Quand elle fut assise, le grand ami sauta dans la barque avec tant de légèreté que la barque ne fit presque pas de mouvement. Il s’em-