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MAROUSSIA

« Le détachement a quitté la maison de ton père, dit-il ; les soldats s’éloignent au galop sur la gauche. S’ils emmenaient des prisonniers, ils ne galoperaient pas. Maroussia, je crois que la maison de ton père est tranquille.

— Béni soit Dieu ! » dit l’enfant.

Ils marchèrent quelque temps en silence ; chacun était à ses pensées.

Ce fut l’envoyé qui rompit le silence.

« La jeune femme, dit-il, allait donc d’une chambre à l’autre sans en trouver une à son gré, et elle disait : « Cherchons encore ! »

— Oui, dit Maroussia, voilà ce qu’elle se disait ! Tout à coup, elle trouve devant elle une porte très-étroite, mais solidement fermée et verrouillée, et qui avait un drôle d’air.

« Ah ! se dit-elle, c’est cette chambre qui est derrière cette petite porte qu’il me faut, j’en suis sûre. »

« Elle fit tous ses efforts pour ouvrir, mais la porte résistait, et, plus elle résistait, plus grandissait son envie d’y pénétrer.

— C’est cela, dit son ami, je reconnais bien là les jeunes femmes.

— Que veux-tu dire ? lui répondit Maroussia étonnée.

— Je veux dire que toutes les jeunes femmes aiment à savoir ce qu’il y a derrière une porte fermée.

— Les hommes seraient-ils autrement ?