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UN CONTE DE BRIGANDS.

« D’un bond il avait sauté en bas de son cheval et, s’étant baissé, il avait ramassé par terre un objet qu’il examinait.

« — Un mouchoir, cria-t-il aux autres, un mouchoir de femme ! Celle que nous cherchons n’est pas loin. »

— Malheur ! fit l’envoyé, puisqu’elle devait le perdre, elle eût mieux fait de ne pas le ramasser.

« L’herbe était haute et épaisse. Les voilà tous à battre le terrain, ceux-ci des pieds et des mains, ceux-là avec leurs sabres et leurs piques ; ceux-ci écrasant les arbrisseaux sous les pieds de leurs chevaux, ceux-là les abattant à coups de hache pour s’assurer si la fugitive ne s’y serait pas ménagé une retraite.

« Ils ne trouvèrent rien du tout.

« Cependant, le mari regardait en l’air du côté du grand chêne touffu :

« Ce feuillage est bien épais, se disait-il ; toutes les femmes sont des oiseaux. Qui sait si ma femme n’a pas été se percher là-haut ? »

« Il prend une lance de la main d’un de ses hommes, grimpe sur les premières branches et, se tenant d’une main, de l’autre il se mit à sonder et à transpercer du fer de sa lance les branches supérieures.

— Pauvre femme ! dit l’envoyé, c’en est fait d’elle…