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de suite ce qui était arrivé : ses fils, malgré défense faite, avaient lu dans ses livres et étaient déjà si loin (hadden zoo ver gelezen) que les diables, sous la forme d’oiseaux noirs, étaient venus se placer sur le toit. Que fit le fermier ? Il courut au grenier, y prit un boisseau de graines de spergule et les versa sur le bûcher (houtmijt). Après, il ordonna aux esprits infernaux de ramasser toutes les graines éparpillées. En un clin d’œil, tous les oiseaux étaient sur le bûcher pour exécuter l’ordre du fermier. Entre-temps, celui-ci prit son grimoire et lut à rebours pour chasser les diables. Quand il eut fini, tous les oiseaux noirs étaient partis[1]. »


9. proverbes, dictions, locutions se rapportant au diable.


Le diable et sa mère (de duvel en zijn moere.) — Dans quelques locutions populaires on en parle. Le diable bat sa mère (de duivel slaat zijn moere), dit-on, quand il pleut et qu’en même temps le soleil brille. Quelques-uns ajoutent : « et marie sa fille (en huwt zijn dochter). » — Mourir comme le diable et sa mère (sterven lijk de duvel en zijn moere !) signifie : mourir subitement, sans les sacrements. — Dans la Flandre occidentale (De Bo), on emploie l’expression de duivel en zijne moere chaque fois qu’une affaire promet d’être grandiose et qu’en réalité ce n’est rien du tout :

Men zou zweren dat de duivel en zijn moere daar te zien zijn, en ’t is niets met al !

On jurerait que le diable et sa mère y sont à voir, et ce n’est rien du tout !

Dans le Hageland on dit d’une chose importante :

Men zou zweren, dat het de duivel en zijn moer is !

On jurerait que c’est le diable et sa mère[2] !

  1. Volksleven, V, 46. Y lire l’article intéressant : Iets over Tooverboeken.
  2. Comp. avec le démon anglo-saxon Grendel (Riegel) et sa mère, Grendeles motor.