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Denderwindeke, on préconise le remède suivant contre le mal caduc :

« Tuez une vieille et noire corneille, coupez le bec et les pattes, enlevez les intestins et remplacez les par de l’anis et par le cœur, le foie et la bile de l’oiseau. Mettez-la ainsi au four et laissez brûler dans un feu ordinaire ; mélangez les cendres à la nourriture du malade[1]. »

Dans la Campine anversoise, on emploie comme anti-sortilège un petit sachet rempli de sel de cuisine que l’on porte sur la poitrine[2].


9. Moyens préservatifs.

— Les moyens les plus énergiques sont :

Le signe de la croix qui chasse le diable et les sorcières ;

L’eau bénite : celui qui en prend, le matin et le soir, ne saurait être ensorcelé ;

Le buis bénit : placé sous le seuil de la porte, il empêche toute sorcière d’entrer ;

Des tuiles ou des rameaux croisés, placés dans l’étable[3] ;

Du sel bénit, placé sous le seuil (Aarschot).

Les pratiques précédentes trouvent leur origine dans la religion même ; les suivantes sont basées sur la superstition proprement dite :

On ne doit jamais prier une sorcière d’entrer dans la maison ; elle ne saurait entrer sans y être sollicitée.

Si elle met la main (hare kwade hand) sur vous, ripostez en frappant plus haut qu’elle ; vous détruisez ainsi le sortilège.

Deux ossements de cadavre, volés dans le cimetière et croisés sous la porte, préservent de tout mal.

Tout objet que l’on accepte d’une sorcière, doit être payé.

  1. De Cock, Volksgeneeskunde, 99.
  2. Id., 98. Dans le sud de la Flandre orientale (Sedelsem, etc.), on jette une pincée de sel dans le lait (vendu ou donné) qui sort de la maison.
  3. Idem, 25.