Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
119
directoire (1798).

qu’il fît mettre bas les armes à tous les siens. Championnet, dès cet instant, se trouva maître de Naples et de tout le royaume il se hâta d’y rétablir l’ordre et de désarmer les lazzaronis. D’après les intentions du gouvernement français, il proclama la nouvelle république. Un nom antique lui fut donné, celui de république parthénopéenne. Telle fut l’issue des folies et des méchancetés de la cour de Naples, Vingt mille Français et deux mois suffirent pour déjouer ses vastes projets, changer ses états en république. Cette courte campagne de Championnet lui valut sur-le-champ une réputation brillante. L’armée de Rome prit dès lors le titre d’armée de Naples, et fut détachée de l’armée d’Italie. Championnet devint indépendant de Joubert.

Pendant que ces événemens avaient lieu dans la Péninsule, la chute du royaume de Piémont était enfin consommée. Déjà, par une précaution que les circonstances légitimaient assez, Joubert s’était emparé de la citadelle de Turin, et l’avait armée avec l’artillerie prise dans les arsenaux piémontais. Mais cette précaution était fort insuffisante dans l’état présent des choses. Le trouble régnait toujours dans le Piémont les républicains faisaient sans cesse de nouvelles tentatives, et venaient même de perdre six cents hommes, pour avoir essayé de surprendre Alexandrie. Une mascarade