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révolution française.

sur l’effet de l’offensive, et animé de la même confiance dans ses soldats, il voulait que, malgré la disproportion du nombre, ses généraux se hâtassent de brusquer l’attaque et de déconcerter les Autrichiens par une charge impétueuse. Aussi les ordres furent-ils donnés en conséquence.

Les Grisons, partagés en deux factions, avaient hésité long-temps entre la domination autrichienne et la domination suisse. Enfin ils avaient appelé les Autrichiens dans leurs vallées. Le directoire, les considérant comme sujets suisses, ordonna à Masséna d’occuper leur territoire, en faisant aux Autrichiens une sommation préalable de l’évacuer : En cas de refus, Masséna devait attaquer sur-le-champ. En même temps comme les Russes s’avançaient toujours en Autriche, il adressa, à ce sujet, deux notes, l’une au congrès de Rastadt, l’autre à l’empereur. Il déclarait au corps germanique et à l’empereur, que, si dans l’espace de huit jours un contre-ordre n’était pas donné à la marche des Russes, il regarderait la guerre comme déclarée. Jourdan avait ordre de passer le Rhin aussitôt ce délai expiré.

Le congrès de Rastadt avait singulièrement avancé ses travaux. Les questions de la ligne du Rhin, du partage des îles, de la construction des ponts, étant terminées, on ne s’occupait plus que de la question des dettes. La plupart des princes