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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/21

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DIRECTOIRE (1798). 15


Méditerranée, la première à Rosette, la seconde à Damiette. On connaissait autrefois sept bouches au Nil; on les aperçoit encore, mais il n’y en a plus que deux de navigables. Le triangle formé par ces deux grandes branches et par la mer a soixante lieues à sa base et cinquante sur ses, côtés il s’appelle le Delta. C’est la partie la plus fertile de l’Égypte, parce que c’est la plus arrosée, la plus coupée de canaux. Le pays tout entier se divise en trois parties, le Delta ou Basse-Égypte, qu’on appelle Bahireh; la Moyenne-Egypte, qu’on appelle Ouestanieh; la Haute-Égypte, qu’on appelle le Saïd. Les vents étésiens soufflant d’une manière constante du nord au sud, pendant les mois de mai, juin et juillet, entraînent tous les nuages formés à l’embouchure du Nil, n’en laissent pas séjourner un seul sur cette contrée toujours sereine, et les portent vers les monts d’Abyssinie. Là ces nuages s’agglomèrent, se précipitent en pluie pendant les mois de juillet, août et septembre, et produisent le phénomène célèbre des inondations du Nil. Ainsi, cette terre reçoit par lès débordements du fleuve, les eaux qu’elle ne reçoit pas du ciel. Il n’y pleut jamais, et les marécages du Delta, qui seraient pestilentiels sous le ciel de l’Europe, ne produisent pas en Égypte une seule fièvre. Le Nil, après son inondation, laisse un limon fertile, qui