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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/333

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DIRECTOIRE (1799).

Au-delà, Oudinot la serrait par derrière et voulait fermer la route à Korsakoff. Cette route de Vintherthur, théâtre d’un combat sanglant avait été prise et reprise plusieurs fois. Korsakoff, songeant enfin à se retirer, avait mis son infanterie en tête sa cavalerie au centre, son artillerie et ses équipages à la queue. Il s’avançait ainsi formant une longue colonne. Sa brave infanterie, chargeant .avec furie, renverse tout devant elle, et s’ouvre un passage ; mais quand elle a passé avec une partie de la cavalerie, les Français reviennent à la charge, attaquent le reste de la cavalerie et les bagages, et les refoulent jusqu’aux portes de Zurich. Au même instant, Klein, Mortier, y entrent de leur côté. On se bat dans les rues. L’illustre et malheureux Lavater est frappé sur la porte de sa maison, d’une balle par un soldat suisse ivre qui lui mit son fusil sur la poitrine pour avoir de l’argent ; il tomba atteint d’une blessure grave à la cuisse dont il mourut quelques mois après. Enfin, tout ce qui était resté dans Zurich est obligé de mettre bas les armes. Cent pièces de canon, tous les bagages, les administrations, le trésor de l’armée et cinq mille prisonniers, deviennent la proie des Français. Korsakoff avait eu en outre huit mille hommes hors de combat dans cette lutte acharnée. Huit et cinq faisaient treize mille hommes perdus, c’est-à-dire la moitié de son armée. Les grandes