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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/37

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DIRECTOIRE (1798). 31


Caffarelli surtout, brave comme un grenadier, curieux comme un érudit, passait à leurs yeux pour l’homme qui avait trompé le général, et qui l’avait entraîné dans ce pays lointain. Comme il avait perdu une jambe sur le Rhin, ils disaient Il se moque de ça lui, il a un pied en France. Cependant, après de cruelles souffrances, supportées d’abord avec humeur, puis avec gaieté et courage, on arriva sur les bords du Nil le 22 messidor ( 10 juillet), après une marche de quatre jours. A la vue du Nil et de cette eau si désirée, les soldats s’y précipitèrent, et en se baignant dans ses flots oublièrent toutes leurs fatigues. La division Desaix, qui de l’avant-garde était passée à l’arrière-garde, vit galoper devant elle deux ou trois centaines de Mameluks, qu’elle dispersa avec quelques volées de mitraille. C’étaient les premiers qu’on eût vus. Ils annonçaient la prochaine rencontre de l’armée ennemie. Le brave Mourad-Bey, en effet, ayant été averti, réunissait toutes ses forces autour du Caire. En attendant leur réunion, il voltigeait avec un millier de chevaux autour de notre armée, afin d’observer sa marche. L’armée attendit à Ramanieh l’arrivée de la flottille elle se reposa jusqu’au 25 messidor 13 juillet), et en partit le même jour pour Chébreïss. Mourad-Bey nous y attendait avec ses mameluks. La flottille, qui était partie la première, et qui