Aller au contenu

Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

46 RÉVOLUTION FRANÇAISE.


malheureusement inutiles, et les officiers de la Porte se persuadaient difficilement que les Français, qui venaient envahir une des plus riches provinces de leur souverain, fussent réellement ses amis. Les Arabes étaient frappés du caractère du jeune conquérant. Ils ne comprenaient pas qu’un mortel qui lançait la foudre fût aussi clément. Ils l’appelaient le digne enfant du prophète le favori du grand Allah ils avaient chanté dans la grande mosquée la litanie suivante

« Le grand Allah n’est plus irrité contre nous! Il a oublié nos fautes, assez punies par la longue oppression des Mameluks! Chantons les miséricordes du grand Allah Quel est celui qui a sauvé des dangers de la mer et de la fureur de ses ennemis le Favori de la victoire? Quel est celui qui a conduit sains et saufs sur les rives du Nil lés braves de l’Occident ? C’est le grand Allah, le grand Allah, qui n’est plus irrité contre nous. Chantons les miséricordes du grand Allah Les beys mameluks avaient mis leur confiance dans leurs chevaux; les beys mameluks avaient rangé leur infanterie en bataille. Mais le Favori de la victoire, à la tête des braves de l’Occident, a détruit l’infanterie et les chevaux des Mameluks. De même que les vapeurs qui s’élèvent le matin