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directoire (1798).

par la France. C’est pour ce motif qu’on avait désigné la petite ville de Selz, à cause de sa situation sur les bords du Rhin non loin de Rastadt, mais sur la rive gauche. Cette dernière condition était nécessaire, parce que la constitution défendait au directeur sortant de s’éloigner de France avant un délai fixé. M. de Gobentzel avait été envoyé par l’Autriche. Dès les premiers momens on put voir les dispositions de cette puissance. Elle voulait être dédommagée, par des extensions de territoire, des conquêtes que le système républicain avait faites en Suisse et en Italie. La France voulait avant tout qu’on s’entendît sur les événemens de Vienne, et que des satisfactions fussent accordées pour l’insulte faite à Bernadotte. Mais l’Autriche évitait de s’expliquer sur ce point, et ajournait toujours cette partie de la négociation. Le négociateur français y revenait sans cesse du reste il avait l’ordre de se contenter de la moindre satisfaction. La France aurait voulu que le ministre Thugut, disgracié en apparence, le fût réellement, et qu’une simple démarche, la plus insignifiante du monde, fût faite auprès de Bernadotte, pour réparer l’outrage qu’il avait reçu. M. de Cobentzel se contenta de dire que sa cour désapprouvait ce qui s’était passé à Vienne, mais il ne convint d’aucune satisfaction, et il continua d’insister sur les extensions de territoire qu’il réclamait. Il était clair que les