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directoire (1798).

d’une bataille vous avez besoin les uns des autres.

Soldats, matelots, vous avez été jusqu’ici négligés ; aujourd’hui la plus grande sollicitude de la république est pour vous vous serez dignes de l’armée dont vous faites partie.

Le génie de la liberté qui a rendu, dès sa naissance, la république l’arbitre de l’Europe, veut qu’elle le soit des mers et des nations les plus lointaines. »

On ne pouvait pas annoncer plus dignement une grande entreprise, en la laissant toujours dans le mystère qui devait l’envelopper.

L’escadre de l’amiral Brueys se composait de treize vaisseaux de ligne, dont un de 120 canons (c’était l’Orient, que devaient monter l’amiral et le général en chef) deux de 80, et dix de 74. Il y avait de plus deux vaisseaux vénitiens de 64 canons, six frégates vénitiennes et huit françaises, soixante-douze corvettes, cutters, avisos, chaloupes canonnières, petits navires de toute espèce. Les transports réunis tant à. Toulon qu’à Gênes, Ajaccio, Civita-Vecchia, s’élevaient à quatre cents. C’étaient donc cinq cents voiles qui allaient flotter à la fois sur la Méditerranée. Jamais pareil armement n’avait couvert les mers. La flotte portait environ quarante mille hommes de toutes armes et dix mille marins. Elle avait de l’eau pour un mois, des vivres pour deux.