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toujours les mêmes étalons, de manière à ce que, au moyen de la consanguinité, les défauts des ascendants, transmissibles surtout alors, ne s’augmentassent pas outre mesure.

Cette disette de bans étalons se fait aussi vivement sentir dans les pays où l’on se livre presqu’exclusivement à l’élève de la mule. Mais, dans ces contrées, au lieu de chercher à améliorer et à augmenter la population chevaline, il faut ouvrir le débouché qui leur manque et qui est la condition vitale du succès ; car, si l’on se livre à l’élève du mulet, ce n’est nullement par caprice, puisque la jument livrée au baudet conçoit plus difficilement qu’avec le cheval, qu’elle est plus sujette à avorter, et que le mulet périt souvent à la suite de l’hématurie, maladie quelquefois épizootique, sept à huit jours après la naissance ; mais c’est que cet animal se vend très-facilement à l’âge de six mois ou plus tard, et à un prix souvent plus élevé que ne vaut le poulain à un âge bien plus avancé.

D’ailleurs, l’élève des chevaux jusqu’à cet âge est impossible dans la majeure partie de la France, où l’on se livre à l’élève du mulet. Le morcellement de la propriété, l’exiguité du logement, l’inutilité de ces animaux pour les travaux aratoires, et le peu de fortunes rurales, ne permettent pas de garder les poulains jusqu’à cet âge : parce que se succédant chaque année, le nombre en deviendrait trop considérable pour pouvoir être logés et nourris.

Avant donc de penser à faire élever, dans le midi, des chevaux à la place des mules, il faut d’abord