Page:Vallat - Le Génie de Rabelais, 1880.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un seul moment perdu : les heures s’écoulent d’une manière utile et agréable, en passant de la théorie à la pratique des lettres, des sciences et des arts. Toutes les facultés de l’âme, toutes les forces du corps sont mises en jeu et se développent dans un heureux équilibre. Ce système rationnel d’une éducation privée, qu’on peut parfaitement, moyennant quelques modifications, rendre publique dans l’enseignement secondaire, ce que du reste on a déjà fait en partie et ce que journellement on continue de faire en y introduisant les améliorations et les innovations[1] nécessitées par les besoins de notre époque, était pour la culture de l’intelligence, comme une application anticipée de la méthode cartésienne : l’élève recherche les vérités essentielles de toute chose, les étudie d’abord partiellement et les révise ensuite avec soin pour ne les point omettre, remontant de la sorte par degrés des notions les plus simples aux plus composées. L’esprit en effet, à quelque âge que ce soit, n’a pas, pour

  1. On étudie maintenant (et il faut qu’on y consacre plus de temps et de soins) les deux principales langues étrangères de l’Europe, l’anglais et l’allemand, d’une utilité incontestable, sans parler de l’intérêt qu’elles offrent au point de vue de la linguistique, l’histoire d’une façon sérieuse et suivie, la géographie devenue, en raison des rapports internationaux de toute nature et des découvertes continuelles sur tous les points du globe, une science spéciale de premier ordre, la physique et la chimie qui nous procurent de si précieux avantages.