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Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/174

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l’instant qu’il m’était impossible de m’égarer, j’avais le droit de travailler à la satisfaction de mon individu et d’intensifier mes sentiments de toutes les émotions acquises par ma race.

Par là j’avais enfin résolu mon antinomie : vivre dans l’exaltation sans contrarier l’ordre des choses ; en un mot vous aimer, Mad, avec mon esprit et mes sens, avec mon tout moi, vous dont les pensées sont celles de cette terre et dont l’amour est toute poésie.


Il n’était pas bon de s’attarder en des réflexions composées. À cette minute nous étions des êtres complets et uns. Nos fiançailles étaient celles que nos pères avaient prévues : la réconciliation de l’intelligence en possession de sa certitude et du cœur sachant où se satisfaire sans s’épuiser.

Personne n’avait rien à ajouter à ce qu’il devinait chez chacun. On rentra faire un whist sous la véranda. Mes yeux, Mad, étaient sur les vôtres et non au milieu des