Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/69

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tent dans leurs filets et nous ramènent au carrefour de la tradition.

Un jour vient, où las de chercher la vérité en dehors des routes longtemps frayées, nous entendons, dominant les dissonances de nos cervelles individualistes, le concert héréditaire, l’harmonieuse mélodie des ancêtres, gardiens de cette dernière certitude sur quoi repose chaque tige de nos efforts. Et voici que vaincus, nous nous abandonnons, décidés à poursuivre cette piste, que ni les vents de l’esprit, ni les orages du cœur n’ont pu recouvrir.

À vous, Mad, qui poussez vos jours dans la lumière d’une foi inébranlable et qui ne cessâtes jamais « d’entendre vos voix », ne dois-je pas être un sujet d’étonnement quelque peu complexe ? Car, pour votre docilité lucide à vous laisser conduire par la main depuis votre naissance, ma désobéissance volontaire aux préceptes d’un ordre supérieur à moi-même, est d’un bien détestable exemple.