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TOUT SENTIR
À Adrien Mithouard.
Sentons-nous tous ces soirs tissés comme une trame,
Où s’épingle, on dirait, l’étoffe de nos âmes ?
Sur le métier d’azur ils sont tendus ces soirs,
Tellement qu’on perçoit des laines se douloir.
Quel fil se rompt dans le silence de nous-mêmes ?
Sentons-nous tous ces sons de la terre qu’essaime
L’air toujours en allé vers d’éternels là-bas ?
Dièses d’amour mêlés aux carillons des glas,
Séquences des forêts fluctuantes d’arpèges.
Flûtes frêles des joncs aux flonflons encor grèges,